Le Prince Rainier III et le Grand Prix Automobile de Monaco
Si le premier grand prix disputé sur le territoire de la Principauté de Monaco a eu lieu le 14 avril 1929 et fut remporté par William Grover-Williams, qui mourra en martyr de la Résistance française durant la seconde guerre mondiale, c’est bien durant le règne du « Prince bâtisseur » que cet événement est devenu l’une des courses automobiles les plus prestigieuses au monde.
Une passion jamais démentie.
Annulé en 1949 en raison du décès de S.A.S. le Prince Louis II, le premier Grand Prix de Monaco disputé sous le règne de S.A.S. le Prince Rainier III s’est déroulé le dimanche 21 mai 1950. Marqué par l’un des plus gros carambolages de l’histoire de la discipline, le deuxième grand prix de toute l’histoire du championnat du monde formule 1 (la manche inaugurale eut lieu sur le circuit de Silverstone en Grande-Bretagne) s’acheva par la victoire de l’Argentin Juan-Manuel Fangio, futur quintuple vainqueur du championnat du monde des pilotes.
Le Prince assiste par la suite avec assiduité aux différentes éditions du Grand Prix de Monaco qui vont se dérouler tout au long de son règne. Comme le veut la tradition, il effectuait le tour d’ouverture du circuit le dimanche après-midi en prélude au grand prix et remettait, à l’achèvement de ce dernier, la coupe au vainqueur de l’épreuve.
L’engagement du Prince souverain en faveur du sport automobile en Principauté de Monaco ne s’est jamais démenti et doit être mis en perspective avec sa passion pour les voitures et les courses automobiles. Ainsi, en 1953, il participa, sous le pseudonyme de Louis Carladès (tiré du Rocher de Carlat, possession de la famille Grimaldi dans le département du Cantal) au 3e tour de France automobile. De même, à la fin des années 50, S.A.S. le Prince Rainier III débuta sa collection de voitures anciennes, d’abord entreposées dans le garage du Palais princier. Par la suite, ce dernier se révélant trop exiguë, il décida de dévoiler au public ses trésors. Ainsi, en 1993, la Collection des Voitures de S.A.S. le Prince Rainier III fut installée aux Terrasses de Fontvieille. Parmi ces rutilantes automobiles, on compte nombre de formules 1 s’étant auparavant illustrées sur le circuit.
Une grande implication.
Le Prince a contribué à l’amélioration des infrastructures du circuit, veillant notamment à ce qu’il réponde aux normes les plus drastiques de sécurité. Ainsi la chicane du port est à plusieurs reprises modifiée dans le but de ralentir de passage des monoplaces à cet endroit, notamment après l’accident mortel de Lorenzo Bandini en 1967. De même les virages de La Rascasse et de Sainte-Dévote ont connu différentes transformations. En 1961 les bottes de foin ont été remplacées par des protections métalliques.
Le tracé du circuit de Monaco n’a été que peu remanié depuis ses origines. Il connait toutefois une modification conséquente à l’occasion de l’édition 1973. En effet, de grands travaux ont été réalisés afin de construire un nouveau tronçon reliant la courbe du « Bureau de Tabac » au Stade Nautique Rainier III récemment conçu. Cet aménagement urbain permit notamment de déplacer les stands sur la partie supérieure du Quai Albert Ier désormais libérée. En outre, le tracé ayant été agrandi de 133 mètres, il fut décidé de réduire le nombre de tours de 80 à 78.
Un engagement unanimement salué.
En octobre 2004 le Prince Rainier III a reçu la première médaille d’or de la Fédération Internationale Automobile (FIA). Cette organisation a tenu à souligner que le Grand Prix de Monaco, épreuve phare du calendrier de la Formule 1, n’aurait pas connu un tel engouement sans le soutien de longue date, l’enthousiasme et le leadership du Prince. C’est cette contribution unique et exceptionnelle que vient récompenser l’attribution de cette médaille d’or.
Toujours présent aux côtés de l’Automobile Club de Monaco durant ses près de 56 ans de règne, le Prince Rainier III restera comme un acteur majeur du développement de la Formule 1 en Principauté.
En mai 2023 le 80e GP de Monaco a été le théâtre d’un vibrant hommage rendu au Prince à l’occasion du centenaire de sa naissance. Ainsi, les tribunes se couvrant de bâches à son effigie. De plus commissaires et membres de la force publique monégasques arboraient également pour l’occasion un écusson à son effigie sur leur épaule.
Travail effectué par la classe de 2nde 9